Règles et Symboles

Le temps imparti au matador pour mettre à mort le taureau est limité : il est fixé en principe à un quart d'heure. Cinq minutes avant la fin du temps réglementaire le président fait donner le « premier avis » par une sonnerie de trompette. Trois minutes après le premier avis, « deuxième avis ». Deux minutes plus tard sonne le « troisième avis » : le matador doit se retirer derrière la barrière, le taureau est ramené au toril où il sera abattu. Laisser sonner les trois avis est considéré comme la pire honte que puisse connaître un matador.
Une des justification de ce temps imparti affirme qu'au-delà de cette durée, le taureau comprendrait que son véritable adversaire n'est pas la muleta mais l'homme qui tient la muleta, c'est pourquoi il devrait être tué avant qu'il se rende compte du subterfuge.
Une autre explication est parfois avancée : la limite des quinze minutes obligerait le matador à tenter de briller en privilégiant la qualité plutôt que la quantité de ses passes. Cette explication reste controversée : certains matador peuvent enchaîner en moins de dix minutes de nombreuses passes jugées très médiocres.
Le quart d’heure ne comprend que la faena de muleta, l’estocade et éventuellement le descabello. Le temps passé à la pique et aux banderilles n’est pas décompté. De plus, le décompte ne commence pas au même moment selon le lieu de la Corrida, et le quart d'heure règlementaire n'est pas systématiquement respecté de la même façon :
  • Autrefois en Espagne et en France, les quinze minutes étaient décomptées à partir de la première passe de muleta. Depuis 1991, elles le sont à partir du moment ou le président donne l'ordre de changer de tercio.
  • Au Mexique, les avis sont décomptés à partir de la première tentative d'estocade. Le matador dispose donc, non d'un quart d'heure, mais d'un temps illimité jusqu'à la première tentative d'estocade, puis de sept minutes à compter de ce premier essai. Cette spécificité n'est pas due aux taureaux eux-mêmes, car nombre d’élevages mexicains ont été constitués récemment à partir de taureaux importés d'Espagne ; dans nombre des corridas au Mexique, les taureaux sont espagnols.
  • En Andalousie, depuis le 1er avril 2006, le premier avis est en principe sonné dix minutes après le changement de tercio, comme partout ailleurs en Espagne ou en France. Mais si le matador tente une estocade moins de huit minutes après la première passe de muleta, le premier avis est sonné deux minutes après. Le président doit donc avoir deux chronomètres, là où un seul suffirait dans le reste de l'Espagne ainsi qu'en France. Le premier qu'il démarre lorsqu'il fait sonner le changement de tercio pour décompter les dix minutes, le second qu'il démarre à l'occurrence de la première tentative d'estocade, si celle-ci intervient avant la huitième minute, pour décompter les deux minutes restantes. La règle est la même, quelle que soit l'origine géographique du taureau.
  • Si la prestation du matador ne plaît pas au public, si celui-ci s’embête, nombre de spectateurs crient « aviso, aviso », bien avant les dix minutes réglementaires, pour demander qu’il soit mis fin à leur ennui. Bien souvent, le président n’attendra pas que six cents secondes se soient écoulées pour faire sonner les dix minutes. À l’inverse, si la prestation du matador plaît – ou semble plaire – au public, bien souvent le président ne fera sonner le premier avis qu’après douze ou treize minutes, déclenchant la colère de nombre de spectateurs qui auraient bien voulu qu’il ne soit sonné que deux ou trois minutes plus tard.